10. CONCEPTION
ET AMENAGEMENT DES BUREAUX
Ce chapitre rassemble les principales données ergonomiques
concernant la construction et l'aménagement des bureaux.
Les rubriques des tableaux ci-après sont classées dans
l'ordre chronologique de déroulement du projet en partant des choix les plus
irréversibles (exemple : ouvertures sur l'extérieur).
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10.1. VITRAGES
Les vitrages ont pour objectif d'assurer un éclairage naturel
(sans apport thermique excessif et sans éblouissement) par :
baies vitrées en façade,
éclairage zénithal, à proscrire sauf dans les parties
communes lorsque la hauteur sous plafond est importante,
stores ou pare-soleil pour les expositions autres que le
nord (de préférence à l'extérieur du vitrage),
hauteur sous plafond suffisante (hauteur conseillée :
2,80 m, hauteur minimale : 2,50 m).
Lorsque la distance entre la façade vitrée et les postes de
travail est supérieure à 6 mètres, l'éclairage naturel n'est plus assuré
(voir figure 10.1).
Il est également nécessaire d'assurer une vue sur l'extérieur
par des baies vitrées en façade à hauteur des yeux, d'allège maximale :
1 mètre. Pour les postes avec écran, le plan de l'écran doit être
perpendiculaire aux fenêtres.
Eviter les obstacles (mobilier, rangement...) de hauteur > 1 mètre
entre les postes de travail et la façade vitrée.
Figure 10.1. Données
dimensionnelles pour les bureaux.

H 1 : 2,80 m souhaitable
H 2 : maxi 1 m
L : maxi 6 m entre la façade vitrée et les postes de travail
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10.2. REPARTITION
DE L'ESPACE POUR L'ENSEMBLE DES BUREAUX
Elle pourra être assurée par :
Une flexibilité de l'espace
Un
pré câblage de préférence en faux-plancher, sinon en
plinthes murales (à éviter en sous-plafond),
des cloisons démontables mais permettant une bonne
isolation phonique. Eviter les ponts phoniques notamment au droit des
cloisons en sous-plafond. Isolation phonique conseillée : 40 dB(A)
(dans les conditions habituelles de test dans le bâtiment).
Un espace optimal par personne
La première étape consiste à calculer le ratio m2/personne.
Surfaces minimales souhaitables :
10 m2 pour une personne,
12 m2 pour deux personnes,
21 m2 pour trois personnes,
32 m2 pour quatre personnes,
45 m2 pour cinq personnes.
(Se réfère de la norme sur la conception ergonomique
des espaces de travail en bureau (NF X 35-102)
Il s'agit de m2 utiles excluant les circulations et
les autres locaux et à moduler en fonction de l'activité de travail.
Il est préférable d'éviter les bureaux tout en longueur :
longueur < 2 fois la largeur (pour les bureaux <= 25
m2),
longueur <= 3 fois la largeur (pour les bureaux > 25
m2).
Une question importante concerne la répartition de l'espace
en bureaux individuels et collectifs. Cette répartition est fonction de
nombreux critères : niveau hiérarchique, type de travail, communications
téléphoniques, visiteurs extérieurs...
Optimum pour un bureau collectif : 2 à 5 personnes
correspondant à un petit groupe de travail défini de la manière suivante :
objectifs et commandement commun, stabilité du groupe, faible effectif. Pour
les bureaux paysagers, éviter un effectif supérieur à 10 personnes.
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Une communication avec les autres bureaux et services
On tiendra compte dans l'implantation de la fréquence des
liaisons (établir par exemple un diagramme des relations). Prévoir aussi des
lieux d'échanges ouverts (sans gêner l'activité des bureaux voisins) et des
salles de réunion (voir figure 10.2).
Une circulation aisée
Les couloirs seront d'une largeur suffisante et pas trop
longs. On optimisera la distance et l'emplacement des bureaux par rapport aux
ascenseurs, escaliers, toilettes, vestiaires, photocopie, rangements, appareils
à boisson, salles de réunion, ordinateurs en libre service.
La largeur conseillée pour le couloir est > 1,50 m.
Cette dimension est conforme à la réglementation en cas d'incendie pour un
nombre de personnes compris entre 20 et 50.
Elle permet également à deux personnes de se croiser sans se
gêner et l'évolution d'un fauteuil roulant pour handicapé.
Figure 10.2 Exemples
de dimensions pour une salle de réunion.

10.3. CHAUFFAGE.
VENTILATION
L'objectif est d'assurer un confort thermique en hiver. Le
chauffage doit assurer une bonne répartition de la chaleur et comporte au moins
une commande marche arrêt par bureau. Température de l'air (hiver) :
20-22º. Humidité relative : 40-70 %.
La ventilation générale sera assurée par dispositifs de
ventilation mécanique (à défaut par fenêtres à ouverture facilement réglable
si le volume par occupant est supérieur à 15 m3) peu bruyants (ne pas dépasser
40 dB(A) de niveau de pression à 1 mètre). Vitesse de l'air : inférieure
à 0,15 m/s (hiver) et inférieure à 0,25 m/s (été).
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10.4. AMENAGEMENT
INTERIEUR DES BUREAUX
Communications
L'implantation sera choisie pour permettre de se voir sans être
face à face (sauf si les tâches nécessitent un travail en commun continuel).
L'appropriation de l'espace peut être assurée par :
éclairage,
parois permettant une décoration,
plans de travail de dimension suffisante pour permettre un
agencement personnalisé.
Accès et passages
Les largeurs de passage seront suffisantes pour accéder à
son poste, aux éléments de rangement, aux plans de travail annexes. Dimension
de base : 80 cm. Pour permettre le passage derrière un bureau occupé :
120 cm.
Eclairage artificiel
Le choix de luminaires permettra à la fois d'atteindre les
niveaux recommandés, une bonne homogénéité d'éclairement, un rendu des
couleurs proche de la lumière du jour et évitant l'éblouissement (ex. par
grilles de défilement). Niveau d'éclairage général : 300 lux + éclairage
individuel. Indice de rendu des couleurs : > 80.
Plusieurs commandes d'éclairage général permettent de tenir
compte de l'éloignement par rapport aux fenêtres (généralement 2 zones).
Niveau de bruit
Le plafond acoustique sera très absorbant. Pour le plafond,
coefficient d'absorption Sabine (as) proche de 1 pour
les fréquences médiums et aiguës.
Pour le sol, le bruit est atténué par de la moquette
antistatique, coefficient d'absorption : as
>= 0,4.
Les machines bruyantes (photocopieuses, certaines imprimantes)
seront à l'extérieur des bureaux ou capotées.
Couleurs
Il faut tenir compte de l'ensemble des éléments (murs, sols,
mobilier) et pas seulement des murs, des matériaux ni de la couleur elle-même :
couleurs claires pour les plafonds, murs et plans de travail, couleurs mates ou
satinées (éviter les surfaces brillantes).
Les facteurs de réflexion conseillés pour les parois du
local sont : plafond > 0,7, parois latérales : compris entre 0,3
et 0,7, sol : compris entre 0,2 et 0,4.
Mobilier
Les plans de travail seront de dimension suffisante, en tenant
compte de la variété des tâches, de la dimension des matériels (notamment écran clavier)
et des évolutions.
Dimensions conseillées : profondeur : 80 cm,
largeur > 120 cm.
Un plan de travail de dimensions plus faibles n'est conseillé
que si un plan annexe est prévu pour le travail sur écran. Dimensions conseillées
pour le plan annexe : 80 × 80 cm.
Les sièges seront à piètement 5 branches, avec assise et
dossier réglable : siège de type B décrit dans la norme AFNOR NF D
61-040.
10.5.
BIBLIOGRAPHIE
Code du travail. Eclairage naturel et vue sur l'extérieur.
R. 235-2 à R. 235-2-1.
Code du travail. Prévention des incendies : issues. R.
235-4 à R. 235-4-7.
Aération des lieux de travail. R. 232-5 à R. 232-14.
Code du travail. Eclairage. R. 232-7 à R. 232-7-10.
Norme AFNOR NF X 35-102. Dimensions des espaces de travail
en bureaux.
Norme AFNOR NF EN ISO 7730. Ambiances thermiques modérées.
Norme AFNOR NF X 35-103. Principes d'ergonomie visuelle
applicables à l'éclairage des lieux de travail.
Méthode d'implantation de postes avec écrans de
visualisation en secteur tertiaire. Fiche pratique de sécurité ED 51.
Paris, INRS, 1995.
Dejean P.-H., Pretto J., Renouard J.-P. Organiser et
concevoir des espaces de travail. Montrouge, Editions de l'ANACT.
André G., Rousseau R., Krawsky G., Lenay H., Davillerd C.
Les bureaux paysagers, Cahiers de notes documentaires, 1987, 128, ND
1639.
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11. DOSSIER
DE MAINTENANCE DES LIEUX DE TRAVAIL
Afin de permettre à l'utilisateur des locaux de travail de :
procéder, ou faire procéder aux vérifications initiales,
définir les opérations de maintenance,
organiser les interventions de maintenance en assurant la sécurité
du personnel.
Le maître d'ouvrage doit obligatoirement élaborer et
transmettre un dossier d'entretien (art. R. 235-5) qui comprend notamment :
1. Electricité : les indications nécessaires
à la vérification initiale de l'installation électrique.
2. Eclairage : le niveau minimal d'éclairement
des postes de travail et des lieux de circulation, ainsi que les informations nécessaires
pour l'entretien des appareils.
3. Ventilation : les caractéristiques des
dispositifs de ventilation et d'assainissement de l'air ainsi que les
instructions nécessaires à l'entretien et au contrôle de l'efficacité des
installations.
4. Vitrages : les dispositions prises à la
conception du bâtiment pour permettre d'effectuer sans danger le nettoyage des
surfaces vitrées en élévation et en toiture.
5. Travaux d'entretien extérieur : les
dispositions prises concernant :
Les moyens d'accès en toiture, chemin de circulation pour
les interventions fréquentes, moyen d'arrimage pour les interventions de
courte durée, possibilité de mise en place rapide de garde-corps pour les
interventions importantes.
Les moyens d'arrimage et de stabilité des échafaudages ou
des nacelles pour l'entretien des façades.
6. Travaux d'entretien intérieur : les
dispositions prises concernant :
les accès aux cabines d'ascenseur, aux canalisations situées
en galerie technique ou dans les vides sanitaires,
les matériels utilisables pour le ravalement des halls de
grande hauteur.
7. Locaux : lorsqu'ils ont été aménagés,
ce dossier indique les locaux techniques de nettoyage et les locaux sanitaires
qui pourraient être mis à la disposition du personnel chargé des travaux
d'entretien.
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Bibliographie
Code du travail : art. 235-5, 238-37 à 39, concernant
le dossier de maintenance des lieux de travail.
12. PREPARATION
DE LA MISE EN SERVICE
La phase 4 de préparation de la mise en service (voir
chapitre 1) se situe avant le démarrage des unités de production. Elle
vise à s'assurer que le matériel et le personnel sont aptes à remplir leur
fonction. Il s'agit notamment de prévenir les incidents et accidents qui
surviennent lors de la mise en service des installations et des lieux de
production.
Trois types d'actions sont à entreprendre : la vérification
des installations, la mise en place des consignes et la formation du personnel.
Vérification des installations et matériels
Pour chaque installation ou matériel, la mise en service sera
précédée des contrôles, épreuves et essais spécifiques à chaque
installation et tels qu'ils sont indiqués par le constructeur, ces opérations
étant effectuées par un personnel qualifié. A ce stade, on organisera également
la vérification périodique et la maintenance de ces installations et matériels.
Les organismes de contrôle technique peuvent apporter leur
contribution sur ces différents points.
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Mise en place de documents et procédures
Au poste de travail, l'établissement de fiches de poste
comprenant la description du mode opératoire, les sources possibles de danger,
la conduite à tenir en cas d'incidents est recommandé. Ces fiches, utilisées
par l'agent de maîtrise pour former le personnel, sont affichées au poste de
travail.
Dans l'ensemble de l'entreprise, des informations et consignes
seront rédigées sur :
le plan de circulation des piétons et véhicules ; ce
document sera également expliqué aux intervenants d'entreprises extérieures ;
les consignes en cas d'incendie, affichées dans chaque
local.
A ce stade on définira également les procédures donnant
lieu à la délivrance d'autorisation de travail (permis de travail, permis de
feu...) pour le personnel de l'entreprise et pour les personnes extérieures
ayant à intervenir sur les installations.
D'autres points sont à vérifier ou à mettre en place avant
la mise en service des locaux :
signalisation et balisage des lieux de travail et des équipements
(ex. emplacement des extincteurs),
systèmes de communication et d'alerte, notamment entre le
personnel isolé (rondiers, personnel de gardiennage) et les postes
centraux.
Formation du personnel et vérification des aptitudes
professionnelles
Il faut d'abord définir le rôle de chacun, notamment pour
les autorisations de conduite des chariots à conducteur porté. La vérification
des aptitudes professionnelles consiste à s'assurer que le titulaire d'un poste
est capable d'assumer sans risque les tâches qui lui sont confiées : vérification
par examens psychotechniques, médicaux et techniques, contrôle des
connaissances.
La formation du personnel précédera l'affectation du
personnel aux postes de travail.
Parmi les contenus de formation directement liés à la sécurité,
on peut citer :
l'utilisation des moyens de manutention (notamment pour les
caristes),
la manutention manuelle,
la lutte contre l'incendie : formation et entraînement
des équipes de première et seconde interventions,
le sauvetage et secourisme : formation et entraînement
des sauveteurs.
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21.05.2008 13:01:32
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